Introduction
« Internet et ses applications ont, semble-t-il modifié nos rapports aux savoirs et aux connaissances.
Qu’en pensez-vous ? »
Avant de connaître mon opinion sur la question, exposer clairement et précisément quelles sont les limites du sujet semble une étape préalable incontournable et nécessaire à la compréhension d’un tel énoncé et indirectement à celle de mon argumentation.
Dans un premier temps, il convient de définir clairement ce que l’on entend par « Internet et ses applications » dans la mesure où beaucoup les confondent encore. Internet est la contraction de « Interconnected Networks », c'est-à-dire « réseaux interconnectés ». Plus précisément, Internet peut être défini comme un réseau informatique, à l’échelle de la planète, de réseaux interconnectés qui communiquent entre eux par l'intermédiaire du protocole TCP/IP (Transfert Control Protocol / Internet Protocol). Plus communément désigné comme le « le réseau des réseaux », Internet a été popularisé par l'apparition du web (abréviation de « World Wide Web », littéralement la « Toile Mondiale »). Le web est une des applications d'Internet, comme le sont le courrier électronique, la messagerie instantanée multimédia, les systèmes de partage de fichiers poste à poste, les newsgroups, les flux RSS (Really Simple Syndication / Rich Site Summary), etc.
Dans un second temps, il faut définir clairement ce que sont les « savoirs » et les « connaissances » ainsi que leurs éventuelles différences.
Le concept de connaissances renvoie aux capacités de disposer d'une représentation mentale d'une réalité plus ou moins bien circonscrite, soit simplement informative, soit intégrant des modèles de compréhension ou de comportement plus ou moins élaborés. On peut dire qu'il y a connaissance lorsqu'on dispose face à un objet ou à une situation, de concepts pertinents et d'un minimum d'éléments sur les valeurs des grandeurs en cause ou sur leurs relations. Toute connaissance d'un objet au sens le plus large du terme implique ainsi de disposer de descripteurs, de valeurs et de relations, et va dans le sens d'une théorisation, qui tend à être partagée, soit par un groupe social, soit par la société toute entière. Toute perception conduit en puissance à l'idée de connaissance : on peut aussi bien parler de la connaissance du système des planètes que de la connaissance des sentiments amoureux.
Le savoir se distingue par divers traits d'un ensemble de connaissances en particulier par la dimension qualitative : l'acquisition d'un savoir véritable suppose un processus continu d'assimilation et d'organisation de connaissances par le sujet concerné, qui s'oppose à une simple accumulation et rétention hors de toute volonté d'application. Au niveau individuel le savoir intègre donc une valeur ajoutée en rapport avec l'expérience vécue et de multiples informations contextuelles. Chaque personne organise et élabore son savoir en fonction de ses intérêts et besoins.
Le savoir se rend plus visible et pratique sous le nom de « savoir-faire », « savoir-vivre », etc. Les savoirs les plus intellectuels reposent sur l'appropriation ou création de concepts, en parallèle avec le développement des « savoirs scientifiques » ou de la philosophie.
Le mot « rapport » est traditionnellement défini comme étant l’action de raconter, de communiquer oralement ou par écrit ce que l’on a vu, entendu, observé ; un récit, un témoignage. C’est aussi une sorte de liaison, de relation, de ressemblance que certaines choses ont entre elles ; convenance, affinité. Par « rapport aux savoirs et aux connaissances », il faut entendre les liens qu’un sujet (un individu) établit avec des savoirs et des connaissances (scientifiques, scolaires, etc.). Ces liens étant influencés par des variables sociales, psychologiques, politiques, etc. (exemple : la stratification des rubriques d’un site). Ce type de rapport renvoie directement aux représentations (sociales, etc.) du sujet.
Ces rapports, ces relations qui nous lient sont à comprendre et à analyser selon leurs influences, leurs interactions : soit des connaissances et des savoirs sur nous, soit de nous sur les connaissances et les savoirs, soit de leurs interactions.
Si l’on en revient à la question posée, désormais que les tenants et aboutissants d’un tel sujet sont posés, cela revient à se poser les 3 questions suivantes :
- En quoi la diffusion des connaissances et des savoirs aurait-elle changé avec Internet ? (production)
- En quoi notre accès aux connaissances et aux savoirs aurait-il changé avec Internet ? (consommation)
- En quoi ou comment l’une et l’autre changent ensemble, se font changer avec Internet ? (évaluation)
>> Lire la suite : édition, publication, diffusion (production)